Date : Août-Novembre 2022
Mots qui me viennent à l’esprit : LE SON
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Oui, le SON.
La Musique est du son. Et tous les sons sont de la musique. Même celui du marteau piqueur
qui creuse dans la rue d’en face à tue-tête.
Alors non, ce dac n’est pas un marteau qui tape et qui creuse plus ou moins profond dans
notre cafetière.
Mais qu’est-ce qu’il fait du son !
Et aussi de la Musique.
Bon ! Et là et, à partir de maintenant, je vais me vouer à un exercice qui consiste à éviter
l’utilisation de l’adverbe « MAIS » ou tout adverbe, mot ou expression type ; cela dit, etc,
qui invaliderait tout ce qui précède avant l’utilisation de cet adverbe.
Oui, cela va être compliqué au niveau des nuances.
Cependant… non, non…
J’ai entendu l’autre jour une phrase qui m’a frappé en revoyant la série « Game Of Trônes ».
Le père Strak disait, je ne sais plus à qui : « Tout ce qui précède le mot MAIS, c’est de la
MERDE ».
C’est comme ça qu’il l’a dit… le bougre !
Ce n’est pas étonnant qu’il ait fini quelques épisodes plus tard sans tête.
Finirai-je moi-même dans quelques chroniques sans tête ?
Possible ; le temps nous le dira ! Il nous dit tout.
Ok, je relis ce que je viens d’écrire et tout va bien. Aucune opposition pour l’instant
dans le récit. Si c’était le cas, vous m’en ferez le reproche.
J’ai pris beaucoup de plaisir à écouter ce 3D. Le son est parmi ce que j’ai écouté de
meilleur. Un détail à couper le souffle. Très bien timbré. Un bonheur sur tout ce qui
est acoustique. Aucun défaut de ce côté-là ; bas bien articulé et naturel sans forcer.
Scène réaliste, silences ! Un son moderne dans ce qu’il a de meilleur.
Aucune caricature et c’est beaucoup.
Comparé à un Chord Hugo 2 par exemple, il est plus droit, plus réel, plus sérieux et moins charmeur. Moins caricatural donc.
Deux philosophies de restitution opposées entre le charme et la rigueur.
Personnellement, à la longue, je penche pour ce 3D. Je suis de ceux qui préfèrent se voir décapiter par certaines vérités plutôt que de les édulcorer.
Les goûts et les couleurs, Cher Watson !
Comparé à l’Audia Flight FLCD ou au PS Audio DirectStream, il ne génère pas pour moi cette sensation de contact, de proximité qui amène à un laisser-aller progressif.
Est-ce un défaut ? Franchement non ! J’ai mon écoute et si vous avez lu mes autres comptes rendus, pas la peine de revenir dessus à nouveau.
Je trouve que c’est un son typiquement à la française, sans fioritures et sans tomber dans la froideur ou l’analytique pour de l’analytique.
Ce n’est pas une restitution qui vient vous envelopper, vous cueillir sans efforts. Il vous faut aller vers-lui. Je me suis surpris à monter le son afin de retrouver cette sensation de pénétration tactile qui peut se rapprocher davantage du son latin.
Il fait somptueusement ce pourquoi il a été mis au monde et le reste ; ce n’est pas lui.
Allez voir ailleurs si vous y êtes.
Il est de ces engins qui, dans une comparaison directe, pourrait l’emporter facilement contre un DirectStream ou un FLCD étant donné le niveau de son. Le reste, ce sont des subtilités qui n’intéressent pas forcement la majorité des audiophiles. Des subtilités ou des nuances qu’un engin dévoile avec le temps et non à force comparaisons.
Car comparer n’est pas apprécier sauf à apprécier les différences de l’instant entre
deux engins, deux personnes, deux chiens et ainsi de suite.
Proposer une telle rigueur tout en n’oubliant pas la musicalité, voire une très grande musicalité car comment interpréter ce mot ! C’est, je l’avoue, un tour de force. Aucun doute de ce côté-là.
Sur sa partie ampli casque, l’on retrouve ce niveau indécent de détail et d’agilité. C’est propre, précis, ça passe sans problèmes et sans agressivité. Je ne suis pas un spécialiste de l’écoute au casque et je ne pense pas qu’il puisse remplacer un bon ampli pour un fana de ce type d’écoute.
Comparé à celui que j’utilise d’habitude, un Centrance Dacmini, il est plus propre, plus agile, plus détaillé et plus tout ce que vous voudrez. C’est juste au niveau de la puissance ou du niveau de volume que le Centrance est assez largement devant. Je pense qu’il ne faudra pas l’utiliser avec des casques trop exigeants. Le mien est un modeste PSB M4U mk1, facile à driver n’ayant posé aucun problème au 3D.
Côté préampli c’est toujours une complication pour moi car je dispose d’un préampli de très haute volée et, étant donné la qualité du dac, je considère qu’il pourrait s’intégrer dans système haut de gamme voire très haut. Ce n’est pas lui qui viendrait rabaisser le niveau du système. Notamment dans un système où ses qualités intrinsèques seraient recherchées.
Je veux dire par là qu’il peut absolument faire partie d’un système où la partie préampli coûterait
le double ou le triple de son prix. Du coup, il ne remplacerait pas dans un tel système un préampli.
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Et comment je fais à présent pour continuer tout en évitant ces fameux, voire fumeux adverbes ?
J’ai la chance d’avoir un étalon de comparaison car j’ai eu pendant une semaine un préampli
de la marque américaine Benchmark, le fameux HPA4 se vendant neuf autour des 3’500€.
Et je vous le dis ; je préfère de loin en tant que préampli ce 3D. Le HPA4, comme tout appareil
pro, offrant une partie ampli casque bien au-dessus de ce 3D.
J’ai trouvé le HPA4 froid, agressif, restreint au niveau de la scène, manquant de fluidité et, au
final, bien moins musical que ce 3D qui, d’un autre côté, ne souffrait d’aucune faiblesse par rapport aux qualités du HPA4 sur les critères où ce dernier était supposé creuser l’écart.
Tenez-le vous donc pour dit.
Son entrée USB est excellente et pour aller plus loin il faudra investir dans une bonne interface chinoise aux alentours des 500€ ou plus si elle vient de chez-nous.
L’avantage de l’USB est de pouvoir lui envoyer du DSD jusqu’à 256 et si vous possédez un bon lecteur réseau ou HQplayer, c’est un plus indéniable.
Mon lecteur réseau ne sort pas en i2S malheureusement et en passant par mon interface USB Singxer, il y avait du son mais totalement pourri. Il existe 8 protocoles différents pour l’envoi du son sous format i2S via HDMI et, visiblement, ma Singxer n’était pas compatible avec celle du 3D.
Dommage !
Le reste des entrées sont excellentes. Il n’y a pas une réelle différence entre coaxial et EAS/EBU.
Je n’ai pas testé les entrées toslink.
Et finalement, quelle différence présente-t-il entre ses sorties analogiques en RCA et XLR ?
Et comme toujours, je réponds que cela dépend également de la qualité de votre ampli ou préampli sur ces mêmes entrées et sorties.
Pour moi, il est excellent sur les deux. Il est plus large et moins précis en sortie XLR.
Les sorties RCA étant plus précises. Comme toujours, ce sera une question de goûts.
L’apport de la télécommande est un plus. Surtout pour l’écoute au casque.
Alors, arrivé à ce stade, je me relis et constate que j’ai honorablement rempli mon pari. J’ai été direct en évitant tout un tas d’adverbes venant tenir l’aplomb de mes propos. Vous en jugerez par vous-mêmes.
MAIS !
Parce qu’il y a toujours un mais.
Sous peine de se faire couper la tête, ce qui n’est finalement pas dans mes projets à court terme. J’ai déjà de la peine à me faire couper ma tignasse ! Cet engin m’a été fournis avec un fusible supplémentaire. Un très onéreux Synergestic Research Purple alors que tous les tests ont été réalisés avec un très bon AMR Gold.
Je ne pensais pas que ce Purple puisse amener quelque chose de conséquent là où le 3D ne me donnait pas entière satisfaction. Et pourtant, c’est bien le cas. Tout en maintenant toutes les qualités décrites et en les accentuant, il y a à présent une présence, un contact qui se crée se manifestant par un niveau d’une matière sur les instruments et davantage encore sur les voix. Une humanité bien venue qui manquait avec le fusible AMR. Cela ne transforme pas le caractère de la bête mais la rend plus disposée à un échange de bons procédés, comme disait mon ami Anibal.
Du coup, ma note finale avec le Purple prend 10 points supplémentaires. Ce qui porte la note totale à 840. Je la laisse cependant à 830 car tous les autres dac testés n’ont pas bénéficié du Purple. Je rajoute 5 points au niveau du contact et 5 points au niveau du global
Ma conclusion :
Une machine de haute volée qui rend honneur à ses origines françaises. Ou ce que j’en comprends de ma modeste appréciation. Au prix absolument justifié parmi la concurrence occidentale car il y a longtemps que j’ai renoncé aux chinoiseries vendues à perte par des marques subventionnées par leur état.
Catégorie :
Un dac faisant de la MUSIQUE et du GRAND SON.