Date : Août 2019
Mots qui me viennent à l’esprit : DU LOURD !
Un dac chinois construit et développé pour venir créer la pagaille dans le marché high-end de ce secteur.
J’ai été attiré d’amblée par la puce utilisé, la même que celle du Gustard A20H et le bateau amiral de AKM.
Ce dac était présenté comme faisant partie de l’artillerie chinoise pour attaquer son propre marché high-end. La marque n’a pas fait grand-chose pour être présente sur le marché occidental.
Vu la qualité de fabrication, les recettes employées dans l’élaboration de l’engin et la qualité des composants employés, j’avais placé la barre de mes attentes très haut. Trop peut-être même.
Je n’ai pas été déçu mais vu ce que Gustard a réussi avec les mêmes puces et pratiquement à la moitié du prix de cet Erato, je m’étais imaginé que j’allais avoir affaire à une bombe.
L’un des signes qui prouvent que l’on est en présence d’un engin haut de gamme c’est le fait qu’il doit absolument être chaud. Il faut donc le mettre en veille mais ne pas l’éteindre totalement car il lui faudra alors trois à quatre bonnes heures d’utilisation pour qu’il commence réellement à donner de la voix.
Pour ce qui est du type de rendu, l’on est vraiment dans la veine de celui du Gustard A20H. Preuve s’il était encore nécessaire que les puces de conversion, voir chacune des marques qui les produisent, ont leur caractère propre.
Beaucoup de détail, un magnifique équilibre, bien timbré, à l’aise en toute circonstance. Scène réaliste qui ne choque ni par sa largeur ni son hauteur pas plus que par sa profondeur tout en offrant cette scène tridimensionnelle typique des engins haut de gamme. Là, il se démarque clairement du Gustard ainsi que par un surplus de matière dans les notes.
C’est une restitution dont on ne se lasse pas, typique des puces AKM. À tel point que l’on finit par l’oublier. C’est lorsque l’on revient à des engins moins aboutis et parfois au double de son prix que l’on prend conscience des qualités de ce bougre.
J’insiste vraiment sur le fait que le lascar a besoin d’être chaud et maintenu en standby lorsqu’il n’est pas utilisé. L’éteindre à la télécommande donc mais éviter absolument de le débrancher totalement du courant depuis son interrupteur arrière. Du fait des nombreux changements de dac, je me suis fait cueillir à plusieurs reprises lorsque je le remettais en marche. Avant qu’il ne chauffe, il sonne justement… froid, faible, lointain.
Il utilise des transistors Jfet en sortie analogique, je ne sais pas si ces derniers ont besoin d’être en tension permanente pour marcher au mieux mais toujours est-il que c’est le dac de tous ceux que j’ai testés qui est le plus sensible au temps de chauffe. J’en ai eu d’autres, notamment à lampes come le Sonic Frontier ou le APL Dac S qu’il faut également éviter d’éteindre et qui demandent pas mal de temps de chauffe avant qu’ils ne commencent à se déclarer mais ce Dac 100 est celui qui a exigé de ma part les plus longues préliminaires. Je ne serais pas étonné que certains soient passés à côté de ses qualités de ce fait. À commencer par l’audiophile français dont je l’ai débarrassé. Le pire c’est qu’il n’en est fait aucune mention dans les instructions d’utilisation.
Par rapport au Gustard utilisant les mêmes filtres, j’ai trouvé qu’avec cet Erato les différences étaient bien plus marquées en apportant un vrai plus. J’ai utilisé dans la plupart des cas le filtre Super Slow qui selon ce que j’ai compris ne sur-échantillonnais pas le message. En fait je sur-échantillonnais depuis Roon à 24/88.2 pour éviter au dac de le faire. L’avantage c’est d’avoir un message en 24 bits plutôt que 16. Je sais que je n’ai pas arrêté d’exécrer cette méthode mais les choses avancent et je trouve qu’en laissant Roon s’en occuper, les résultats sont bien plus convaincants que lorsque cette tâche est laissée au bon vouloir de la plupart des dac que j’ai testés.
Un super engin finalement. Très musical, moins démonstratif qu’un Chord Hugo 2 par exemple mais peut-être moins caricatural aussi. Les fois où je suis passé du Dac 2 de Audio Research ou de l’Audio Logic à ce Dac 100, je n’ai jamais été dépaysé. Au même temps, vu les proportions de l’engin et le soin avec lequel il a été mis au monde, je m’attendais franchement à ce qu’il me mette une bonne claque. Oui, je m’étais pris à rêver que ce serait peut-être le premier dac à base de puces Delta Sigma qui détrônerait mes vieilleries romantiques.
Ma conclusion :
Lorsque je l’ai acheté en occasion, Audiophonics le vendait en neuf dans les 1’600€ ce qui était déjà une aubaine. Puis quelques mois après, ils ont baissé le prix à environ 1’000€. Tant qu’il y aura des chinois…
Catégorie :
Un dac faisant de la MUSIQUE et de l’EXCELLENT SON.