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Banc d'Essai SOUNDREBELS

Date de parution : Août 2024

Diffuseur : Soundrebels

Pays : Pologne

Objet du test : Extraudio Préamplificateur XP5 MKII et

Amplificateur de Puissance XP-A1500 MKII

Chroniqueur : Jacek Pazio

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Opinion 2 

Il est naturel que toute marque souhaitant rester sur le marché se retrouve dans l’obligation de faire évoluer ses projets. Bien sûr, elle peut également élargir son portefeuille de produits, comme le démontre l'entreprise néerlandaise dont il s’agit aujourd'hui, qui, en plus de l'électronique, principal motif de son existence, propose aussi différentes gammes de câbles audio. Cependant, indépendamment de l'étendue de son offre, des modifications introduisant un progrès en termes de qualité sont nécessaires, car c’est précisément l'objectif lors de l’introduction de nouveaux modèles ou de l’amélioration des modèles existants. Aujourd'hui, nous faisons face à un exemple de cela.

 

Il s'agit spécifiquement d'un ensemble fourni par le distributeur Quality Audio, basé à CheÅ‚mża, comprenant la dernière version du préamplificateur de ligne phare Extraudio XP5 MkII, muni de lampes dans son circuit électrique et de l’amplificateur de puissance stéréo Extraudio XP-A1500, qui fait ses débuts sur notre portail dans sa version MkII et représente la classe D, de plus en plus populaire parmi les mélomanes.

 

C’est un sujet intéressant, car il montre une solution intégrée pour une section d'amplification avancée, mais il est aussi très pertinent pour moi du point de vue du son des dernières incarnations du préamplificateur de ligne et de l’amplificateur qu’il contrôle. Donc, si vous êtes curieux de savoir comment s’est déroulée notre cohabitation de plusieurs jours, je vous invite à lire le texte ci-dessous.

 

En entrant dans les détails techniques, il ne faut pas beaucoup d’efforts pour voir que, typiquement pour une même ligne de produits, les deux constructions testées viennent dans des boîtiers identiques. Ce sont des boîtiers rectangulaires de taille moyenne avec un panneau épais en aluminium à l'avant. Cependant, comme c’est souvent le cas avec ce fabricant, ce qui donne vraiment du style aux constructions, c’est leur finition. Dans ce cas, la façade présente une finition brossée de couleur titane, tandis que les côtés courbés, qui entourent l'intérieur sont perforés sur le dessus avec le logo de la marque (une silhouette d’un "biscuit"), sont recouverts de cuivre et enfin laqués avec un vernis brillant de grande classe. Je vous assure que les photos ne leur rendent pas justice. Or, lorsqu’on les a à portée de main, on se trouve face à une véritable chef-d'oeuvre du design appliqué. Des appareils pour des passionnés de musique donnant l’impression qu’ils valent un million de dollars.

 

Ici, nous avons retiré la partie qui décrit l’agencement des appareils vu que, de ce côté-là, rien n’a changé.

 

Quant à la construction des circuits internes, je mentionnerai seulement un aspect que beaucoup d’entre nous considèrent comme crucial : l'intégration réussie des tubes électroniques. J'expliquerai pourquoi je considère cela comme une réussite dans la prochaine partie du test.

 

Je dois admettre que, malgré mon engagement à tester le duo, j’étais particulièrement intéressé par la performance du préamplificateur seul, c’est-à-dire en combinaison avec mon propre système audio. Cela était évidemment dû aux résultats sonores liés à l’implémentation des tubes dans cette nouvelle version qui, d’après le concepteur, offrait un son plus “tubé” que la précédente version. En réalité, je voulais savoir si, malgré les nouvelles trouvailles techniques, le fait de proposer un son plus typé n’allait pas prendre le dessus sur le rendu global en homogénéisant ce dernier pour plaire au plus grand nombre et finir par donner ce que j'appelle : "de la purée". Pour moi, la musique doit être vivante, non monotone en trainant au ras du sol. Et, si nous utilisons des électrons libres, ceux-ci devraient être un complément et non le plat principal savamment épicé.

 

Et alors, comment s’est achevé mon premier contact avec la nouvelle version du XP5 ? Par une surprise totale ! Et non moins positive ! À ma surprise, il a démontré un excellent mordant, du dynamisme et de l’énergie, le tout orné d’aigus résonnants. Un style sonore complètement en phase avec mes propres goûts : vif mais avec beaucoup de substance, à un point tel que j’ai pratiquement oublié de me pencher sur le travail réalisé au niveau du rendu des tubes. En fait, j’ai oublié leur présence, ce qui indique clairement que leur intégration par les ingénieurs est pour moi un succès. L’Apex contrôlé par Extraudio est descendu en profondeur dans les basses, a bien éclairé les aigus et n’a pas oublié de donner à la musique un corps adéquat. Curieusement, j’avoue que le résultat de cette combinaison était même un peu plus vivant qu’avec mon préamplificateur Gryphon (Pandora) habituel et cela ne m’a pas du tout dérangé ; en fait, il offrait parfois une vision plus intéressante des enregistrements, ce que, je ne le cache pas, j’apprécie beaucoup lorsque est exécuté avec autant de goût.

 

Et juste au moment où je commençais à essayer de comprendre la raison pour laquelle l'équipe d'ingénierie néerlandaise avait imprimé une pincée si symbolique d’essence de tube au rendu, tout est devenu clair lorsque j’ai ajouté à l’équation l'étage de puissance dédié, également amélioré techniquement par rapport au prototype que nous avons testé il y a quelque temps. Il s'avère que les ingénieurs ont fait un mouvement intelligent en utilisant ledit amplificateur pour légèrement saturer et renforcer le son. L’amplificateur se caractérise par une meilleure plasticité, plus de fermeté dans les coups qui font mal avec un son encore plus plein et énergique. Or, et c’est le plus surprenant, il n’a pas du tout perdu en amplitude de présentation. La musique continuait de vibrer avec une vie pleine de surprises. Le plus déroutant étant que l’amplificateur déployait ses 1,5 kW de puissance, avec des accents plus marqués par la couleur et la texture, sans tomber, comme c’est trop souvent le cas, dans la pédanterie de décomposer le son de manière excessive. En résumé, le fait de combiner des éléments conçus pour marcher main dans la main a amené à une expérience d’écoute renforçant la sensation d’équilibre et de plaisir auditif plutôt que l’intention de pousser dans les extrêmes en cherchant à capter notre attention pour nous impressionner au lieu de nous émerveiller sur la durée. Cette honnêteté dans la démarche et dans le rendu offert m’a permis de vivre tout le processus de test avec d’excellents résultats dans la perception de toute la gamme musicale.

 

Un bon exemple de cela a été l'œuvre de Jan Garbarek avec The Hilliard Ensemble, que j’écoute fréquemment, cette fois dans sa version en direct de 2014 dans une église dans les montagnes de Bellinzona, en Suisse. La performance du combo s’est révélée excellente car, elle n'a pas seulement montré l’ampleur de l'espace qui abritait les musiciens et la foule d’auditeurs, mais aussi, outre le toucher palpable de plasticité du son, je pouvais percevoir avec une précision suisse le travail ardu des artistes tout en appréciant les belles phrases vocales et instrumentales de l’ensemble ainsi que celles de chaque musicien pris individuellement. Et je vous assure que, dans un environnement d’enregistrement avec une acoustique réverbérante comme celle d'un monastère, il est très facile de perdre la clarté qui, à mon avis, est cruciale pour ce type de musique : la maîtrise du son de chaque source virtuelle. Cependant, lorsqu’un système offre la micro dynamique adéquate (comme c’est le cas de ce XP5 MKII dont je me délectais déjà en début de ce test) ainsi que le soutien apporté au moment précis avec la quantité nécessaire d’énergie (je fais ici bien sûr référence à la puissance de l’amplificateur de 1500W), comme l’a fait l’ensemble néerlandais, on est sans problème invité à un concert dans notre propre maison. La cerise sur le gâteau se manifestant par un contrôle précis du volume m’offrant la possibilité de me rapprocher ou de m’éloigner virtuellement de la scène du crime à volonté selon mon humeur pendant la durée du test. Je ne me suis pas gêné pour profiter de cette faculté rare de l’ensemble et, je vous l’assure ; l’effet est fascinant.

 

De manière similaire mais avec un impact et une douceur renforcés, la musique des énergétiques rockers de Slayer avec leur album "Reign In Blood" m’a également passablement déconcerté. Une musique vite agressive sur un système incapable de faire preuve d’une parfaite autorité dans la maîtrise et le contrôle des basses fréquences, bien ancrées dans les médiums, car très difficile à transmettre de manière significative. D’un autre côté, si elle est transmise avec des grondements monotones plutôt que des coups rapides, le résultat n’est pas non plus satisfaisant. Il est vrai que les amateurs de “grosses basses débordantes” pourraient aimer cela, mais soyons réalistes, qui veut écouter du rock joué par des musiciens dopés au Pavulon ? Évidemment, personne ! C’est précisément pour cela que dans les entrailles de l’étage de puissance d’Extraudio réside une force sauvage qui frôle la limite du raisonnable, délivrée avec spontanéité et fermeté, elle ne causera aucun dégât tant qu’on ne lui demande pas de sortir de sa cage. Or, si vous la titillez, soudainement, elle vous sautera à la gorge avec le punch et la rage d’un gros félin qui semblait ronronner paisiblement quelques centièmes de seconde plus tôt. Oui, l’image est parlante ; sans pitié et sans remords car c’est bien de cela dont il s’agit. Cette souplesse pour passer d’un scénario à l’autre démontre une aptitude du duo rien de moins qu’intéressante.

 

Le but de la description ci-dessus est de démontrer qu’une apparente surpuissance ou une puissance excessive sur le papier n’a absolument rien de farfelu dans la réalité. Il est vrai que, dans la plupart des cas, nous n’utilisons qu’une fraction de cette puissance. Or, les dispositifs High End sont une ligue à part devant être en mesure d’exprimer même les rafales d’énergie les plus difficiles et complexes. C'est pourquoi il est préférable d’avoir cette puissance plutôt que de se contenter de solutions à moitié satisfaisantes en raison d’un manque de cohérence technologique. Les Néerlandais le savent et, vu les performances affichées avec leur section d'amplification, ils réussissent à mettre en évidence une grande partie de la concurrence. Ce qui, malheureusement, par ces derniers temps, ne se traduit pas toujours en popularité auprès des clients les plus exigeants qu’ils méritent pourtant.

 

À qui recommanderais-je le système décrit ci-dessus ? Vous savez quoi ? Cela peut sembler un peu audacieux. Or, il serait plus facile pour moi d’identifier les éventuels non concernés. Et ce seraient uniquement les amateurs inconditionnels d’amplification à tubes, car bien que le préamplificateur de ligne utilise des tubes dans ses circuits, offrant une restitution plastique et pleine de saveurs, le duo ne s’arrête pas là car il est également capable de déplacer des murs dans les basses fréquences. Donc, si vous n’appartenez pas à ce groupe, de mon côté, vous avez le feu vert.

Jacek Pazio

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Matériel  utilisé pour ce test :

– transport: CEC TL 0 3.0.
– streamer: Melco N1A/2EX + switch Silent Angel Bonn N8.
– DAC: dCS Vivaldi DAC 2.0.
– Master clock: Mutec REF 10 SE-120.
– reclocker: Mutec MC-3+USB.
– Shunyata Research Omega Clock.
– Shunyata Sigma V2 NR.
– Preamplifier: Gryphon Audio Pandora.
– Power amplifier: Gryphon Audio Apex Stereo.
– Loudspeakers: Gauder Akustik Berlina RC-11 Black Edition.
– Speaker Cables: Synergistic Research Galileo SX SC,
    IC RCA: Hijiri Million „Kiwami”, Vermouth Audio Reference
    IC XLR: Tellurium Q Silver Diamond, Hijiri Milion „Kiwami”, Siltech Classic Legend 880i          Digital IC: Hijiri HDG-X Milion.
    Power cables: Hijiri Takumi Maestro, Furutech Project-V1, Furutech

    NanoFlux NCF, Furutech DPS-4.1 + FI-E50 NCF(R)/ FI-50(R), Hijiri Nagomi, Vermouth              Audio Reference.

    Power Cord, Acrolink 8N-PC8100 Performante, Synergistic Research Galileo  SX AC.

– Table: BASE AUDIO 2.
– Accessories.Harmonix TU 505EX MK II, Stillpoints ULTRASS, Stillpoint
ULTRAMINI,

    antivibration platform by SOLID TECH, Harmonix AC Enacom Improved for 100-  240V,        Fusibles: Quantum Science Audio Red, Synergistic Research Orange.   

– Power distribution board: POWER BASE HIGH END Harmonix Room Tuning Mini Disk            RFA-80i.
– Acoustic treatments by Artnovion.
– Analog stage:
    Drive: Clearaudio Concept, Cartridge: Essence MC
    Phonostage: Sensor 2 mk II

    Polish distributor: Quality Audio
    Manufacturer: Extraudio


Prix
Extraudio XP5 : 117 000 PLN
Extraudio XP-A1500 : 105 000 PLN

 

Specifications
Extraudio XP5 MKII
Imputs: 4 pairs RCA, pair XLR, pair RCA & XLR Processor
Outputs: pair RCA; pair XLR
Valves: 2 x 6922
Frequency Response: 10Hz – >250kHz +0dB;1Hz +0db – 1MHz -1dB
Maximun Volts input: 20V rms (XLR)/ 10V rms (RCA)
Maximun Volts Out:16V rms (XLR)/ 8V rms(RCA)
Total Harmonic Distortion:0.0027%
Signal To Noise Ratio:> -102dB
Dynamic range:> -102dB
Gain: 16db (XLR)/ 8db (RCA)
Input Impedance: 120kΩ (XLR)/ 60kΩ (RCA)
Power consuption: 20W; 0,5W standby
Dimensions (W x H x D): 44 x 12 x 40 cm
Weight: 18 kg

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Extraudio XP-A1500 MKII
Inputs: pair RCA, pair XLR
Frequency response: 2Hz – 110kHz +0dB
Noise Floor: -160dB
Dynamic range: > 120dBA
THD+N (1kHz @ 1W): 0.003 %
Peak output current: 2 x 90A
Voltage Gain: 28dB
Damping Factor: >1000 (8 Ω, 1 kHz)
Ultra Output Power: 2 x 2400W @ 4Ω / 2 x 1500W @ 8Ω
Impedancja wejÅ›ciowa: 7k2 Ω (XLR) / RCA SE 3K6 Ω (RCA)
Power consuption: 19W idle; 0.5W standby
Dimensions (W x H x D): 44 x 12 x 40 cm
Weight: 18 kg

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